[Relai] L'avenir du Web se joue-t-il actuellement ?

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Alors que la mode est au Web 2.0 (sic), des remous internes au sein du W3C laissent prévoir des changements à venir dans le milieu des Standards Web. Le billet de Laurent Gloaguen nous fait découvrir l'envers du décor.

HTML 5, XHTML 2, W3C, WhatWG et compagnie

Internet n'appartient à personne, cependant un organisme international, le World Wide Web Consortium (W3C, composé entre autres de nombreuses sociétés comme Microsoft, IBM, Macromedia, Opera, etc.) est en charge de mettre à jour les langages du Web (HTML, XHTML, XML, CSS), mais aussi de s'assurer que le Web reste universel et accessible à tous (accessibilité aux handicaps notamment).

Depuis le temps qu'il existe (1994), le W3C tarde un peu à prendre effet car les navigateurs principaux (Internet Explorer pour ne pas le nommer), ont grandement retardé les choses en n'implémentant les standards qu'à très petit feu.

Petit à petit, les choses et les navigateurs évoluent. Du coup, le respect des Standards se pose comme une évidence pour enfin permettre une réelle universalité des sites web.

Mais voilà que des remous internes au W3C viennent chambouler la donne : pour certains, le W3C est une grosse machine bien trop lente (il faut dire que les spécifications CSS3 stagnent depuis un moment, plus de 4 ans pour certaines parties), alors un groupe interne, le WhatWG propose de booster les choses.

Toute l'histoire est contée par Laugent Gloaguen dans un billet incontournable : Standards du Web : Le sens du canard.

Vous avez dit Web 2.0 ?

J'en profite pour placer mon petit encart personnel sur ce fameux "Web 2.0"

Petit rappel de l'opinion de Tim Berners-Lee à ce propos :

L'objet même du Web 1.0 était de faire communiquer les gens entre eux. Le Web 2.0 est avant tout un slogan, personne ne sait ce qu'il signifie. Si pour vous, le Web 2.0 veut dire blogs et wikis, alors il s'agit de faire communiquer les gens entre eux. Ce qui a toujours été l'idée derrière le web. Et en fait, ce Web 2.0 utilise les standards qu'ont produit tous ces gens qui travaillent sur le Web 1.0 : le Document object model, HTML et SVG (Scalable Vector Graphics, Ndlr), HTTP… Le Web 2.0 construit des services en s'appuyant sur les standards du web, ainsi que sur JavaScript.

On parle maintenant de "graphisme / look à la Web 2.0", de "logos à la Web 2.0"... ou encore de sites auto-estampillés "Web 2.0" tout simplement parce qu'ils utilisent une technologie à la mode comme AJAX (ceci dit, je n'ai rien contre AJAX).

Or tout ce qui est utilisé aujourd'hui par les sites dits "web 2.0" existe depuis bien longtemps sur le Web : il s'agit de designs qui reviennent à la mode, ou de technologies se fondant sur Javascript/ECMAScript ou d'autres standards.

Bref, arrêtons de parler de "technologies Web 2.0" alors que le Web 2.0 n'est qu'une philosophie, une façon plus communautaire d'utiliser l'outil Internet.

Ou alors avouons enfin que le terme de "Web 2.0" est devenu tout bêtement un argument marketing sans rapport avec sa définition originelle.

Fin du coup de gueule et deux lectures à ce sujet :

Commentaires

C'est amusant, il y a quelques minutes je lisais LaurentJ qui nous parlait du "web 2.0 social de [ses] fesses" (billet du 3/11 intitulé le problème du web)...


Je découvre maintenant votre billet publié à 13h20 alors même que GroupeReflect lançait son initiative "www.deuxzero.com - Dessine-moi le web 2.0", doit-on y voir une pure coïncidence ?...

"doit-on y voir une pure coïncidence ?"

> Oui je crois, enfin plus ou moins. J'ai eu vent de ce "dessine-moi le web 2.0" via un billet sur Embrun me semble-t-il, mais l'initiative m'a simplement fait sourire.

Malheureusement, une agence web ne peut plus actuellement ne pas s'afficher comme étant "web 2.0".

Comme à l'époque du 'multimedia' et de la 'réalité virtuelle', le WEB 2.0 n'est qu'un arguement commercial de plus.

Pour ce qui est d'ajax, beaucoup parlent de cette technique alors qu'il s'agit le plus souvent que du DHTML un peu rafiné.

Enfin... grâçe à Ajax, le 'simple' developpeur Javascript a enfin gagné ses lettres de noblesse et la reconaissance de ses paires, va pas trop cracher dessus.

Cependant il est temps que Microsoft revoit sa copie face aux standards du web, sinon, le W3C aura beau vouloir avancer, les 80% de parts de marcher de IE bloqueront une fois de plus les innovations.

> Malheureusement, une agence web ne peut plus actuellement ne pas s'afficher comme étant "web 2.0".
En-êtes vous si sûrs ? c'est un peu comme les standards, non ? quand il s'agit de se compter, on se retrouve finalement assez peu nombreux.
"Dessine-moi le web 2.0" est une idée simple, elle peut faire sourire, je comprend ça très bien, mais depuis presque deux ans que je blogue le sujet sur le blog de groupe Reflect, je trouve qu'il y a encore plein de choses à dire tant le sujet me semble riche, pluriel et en mouvement.
Je suis curieux de la diversité de points de vue que ce blog va révéler. En tous les cas, il ne nous appartient pas et à tout prendre, on peut aussi répondre aux quatres questions simples sur son blog, certains l'ont déjà fait. Comme quoi, on peut se prendre au jeu. Pas vous ?

J'oubliais... il n'y a pas d'agences 2.0 ou non 2.0, il y a le web et ce qu'il permet de faire au service des projets et des métiers de ses clients.

@Alexis...

Pour ma part, c'est certainement le terme "web 2.0" qui m'horripile le plus.
Car il laisse sous-entendre qu'il y'aurait une sorte de révolution du Web, ce qui n'est pas le cas.
Le Web est en constante évolution, tant au niveau des technologies que des pratiques et usages.
Mais la Révolution n'est là que dans les discours des commerciaux des agences web car ce terme fait rêver les dissaïders et apporte des affaires.
Le "web 1.0" et les premières startups ont commencé ainsi, en vendant du vent.
C'est au tour du "web 2.0". Ensuite à nouveau viendra une phase pérenne et robuste.

Par contre, j'ai du mal à comprendre la comparaison avec les Standards : en quoi faire du Web proprement et selon des standards établis serait comparable à faire du "web 2.0" dont la signification est aussi floue et vide que le cerveau de Paris Hilton.

Si les agences standards sont rares, c'est uniquement parce que le métier de concepteur web n'est pas (encore ?) pratiqué correctement. Un peu comme un médecin qui ne respecterait pas le serment d'Hippocrate.

Oui, "web 2.0" est un mot-valise, qui recoupe aussi bien une sorte de sticker marketing que se collent tout un tas de services qui veulent être dans l'air du temps (avec plus ou moins de réussite d'ailleurs), qu'une nouvelle dimension d'usages et de modèles de services qui relève d'une approche plus sociologique et scientifique (avec par exemple de ce que Daniel Kaplan a désigné sous le terme "entrenet", on peut aussi parler du crowdsourcing ou de l'intelligence collective). Personnellement, c'est cette seconde facette qui m'intéresse le plus. L'autre est maintenant bien stabilisée et on en a un peu fait le tour.
Pour ce qui est de la comparaison avec les standards, c'est en réaction au commentaire qui s'interroge sur le fait de savoir s'il y a encore des agences "non 2.0". Un, il y en a et deux, il y en a encore plus quand il s'agit de se retrouver pour discuter. La comparaison avec les standards porte sur ce point. On pense que tout le monde les a adopté, qu'ils sont évidents, mais quand un événement focus le sujet, on cherche les agences dans la salle (cf Paris web 2006 récemment, par exemple).

Si je ne m'abuse les flux de syndication existent depuis longtemps, en tout cas les technologies pour les mettre en oeuvres. Pourtant l'utilisation qui en est faite aujourd'hui est nouvelle (intégration dans des pages comme netvibes) et c'est une des choses qui forme le Web 2.0.

Ainsi selon moi considérez que le Web 2.0 ne reflète pas une véritable évolution du Web et ne serait qu'un terme marketing, est erronée.

@Morgan > En fait, je crois que nos avis ne divergent pas tant que ça.

Comme je l'ai écrit un peu plus haut en commentaire, on parle bien d'"évolution" et non de "révolution".

Dire que le web évolue est tout à fait vrai : les techniques évoluent, les pratiques évoluent. Le Web est constamment en mouvement.
Mais parler de "Révolution" et appeler ça "web2.0" uniquement pour faire marcher son business, me désole.

Ce n'est effectivement pas une révolution, cela correspond simplement à une utilisation pleine et entière du net. Le reste, c'est de la mousse.

"cela correspond simplement à une utilisation pleine et entière du net. Le reste, c'est de la mousse."

> Voilà une définition qui me plaît bien :)
Je me sentirais encore mieux si l'on ne voyait pas l'étiquette "web 2.0" un peu partout pour se donner un genre (*)


(*) Tiens, là par contre je retrouve le rapport avec les Standards : au début de la "mode" des standards, les agences affichaient un peu partout leurs petits logos "XHTML valid" et annonçaient sur les toits : "nous on est valides... sous entendu, tous les autres sont ringards".
Là encore la mousse retombe, car être standard est un peu plus qu'un slogan.

Le web d'avant la bulle (1.0 ?) a suivi sa petite (grande) évolution, jusqu'à ce que la machine économique s'emballe sur un marché et des technologies qui n'étaient simplement pas prêtes (ex: haut débit...).
Puis on a jeté le bébé avec l'eau du bain (dépression post 2001).
Et puis, puisque après tout il n'y avait aucune raison de tout jeter, mais que l'expérience a quand même laissé des cicatrices, particulièrement chez le commun des mortels non geeks (plein de petits porteurs), il a falu faire passer une évolution naturelle pour un nouveau bébé, beaucoup plus beau, et surtout plus viable. 2.0 ? c'est le nom du nouveau bébé, mais nous savons tous que ce n'est que l'ancien qui a simplement grandi... Alors, pas de quoi faire un flan d'un simple changement de prénom... ;-)

J'ai bien aimé l'article XHTML 2.0, le vilain petit canard, en effet il y a bien des histoires de gros sous derrière tout ça mais il est vrai aussi que cela aiderai tout le monde si pour une fois (malgré le temps passé : 4ans) nous arrivions tous enfin à y voir plus clair. Quand je pense aux développeurs obligés de tester les pages sur les 40 navigateurs, les utilisateurs qui savent plus à quel browser se fier sans parler bien sûr des personnes mal voyantes...

Le web 2.0, c'est le web dynamique non ? Avec la participation des internautes. Il n'y a plus de barrière entre l'émetteur et le récepteur. Chacun est l'émetteur et le récepteur en même temps.

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