Retour sur le NEC25 - Numérique en commun(s)

Retour sur le NEC25 - Numérique en commun(s) au Palais Universitaire de Strasbourg !

Deux jours de rencontres, d'échanges et de réflexions passionnantes sur nos rapports au numérique. Parmi toutes les interventions, trois conférences m'ont particulièrement marqué :

Digital Divide & Digital Inequality

Ce sujet m'a profondément touché : on parle souvent d'accès à Internet, mais beaucoup de personnes n'ont qu'un smartphone, pas d'ordinateur à la maison. Résultat : certains sites, non pensés mobile-first, deviennent pratiquement inutilisables. Entre le coût des données, la maintenance des appareils et la dépendance au mobile, ces contraintes renforcent des inégalités numériques bien plus larges qu'on ne l'imagine.

Les freins psychosociaux aux usages numériques

➡️ 9 Français sur 10 possèdent un téléphone... et pourtant, la fracture numérique persiste. J'ai trouvé passionnant le travail du Labo Société Numérique qui explore comment nos peurs, nos croyances et nos contextes sociaux influencent nos usages. On y découvre quatre grands profils : les réfractaires, les empêchés, les inquiets et les technophiles. Cela m'a rappelé à quel point nos pratiques numériques sont avant tout des constructions sociales et non de simples questions de "compétences techniques".

Repenser la lutte contre la désinformation

Un sujet brûlant, abordé avec beaucoup de nuance. J'ai retenu que la désinformation ne vient pas seulement d'un manque d'esprit critique : elle se nourrit aussi d'isolement, de précarité et de perte de confiance dans les institutions. Les pistes évoquées étaient riches :

• Le pré-bunking, pour "vacciner" contre les fake news avant exposition.
• Les nudges, ces petits rappels au moment du partage ("Êtes-vous sûr·e de cette info ?") qui freinent la propagation.
• L'éducation aux médias, pour comprendre les logiques économiques et sociales derrière les contenus.

Et surtout : repenser l'écologie informationnelle dans laquelle nous baignons toutes et tous, au quotidien.

Je repars de ces conférences avec une conviction renforcée : le numérique n'est jamais neutre. Il révèle nos inégalités, nos peurs... mais aussi notre formidable capacité à repenser collectivement les outils et les usages.