Habitudes et réticences...

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Parfois, certaines phrases font réfléchir. Pour ma part, le cas se présente assez rarement je le concède, mais lorsque ce phénomène se produit, je n'hésite pas à en faire part ici...

Dans un mail au sujet de la nouvelle mouture du site AlsacréationS (voir billet récent), Laurent Denis m'a titillé l'hémisphère gauche du cervelet :

C'est tout de même drôle, ce milieu professionnel des 'webmestres' supposés manipuler une technologie de pointe en mutation permanente... et qui est l'un des plus conservateurs et frileux qui soient.

Les liens tu souligneras.

L'Ergonomie web (et son gourou Jakob Nielsen) en est un parfait exemple : malgré l'omniprésence actuelle du web et son évolution, il est toujours de bon ton d'appliquer des règles datant de la création de l'internet (liens en bleu soulignés, pas de plugins ni de grosses images, logo et menu à gauche et bien visibles,...).
Les créatifs ont du mal à sortir de ce carcan mais continuent généralement à s'y plier sous peine de lapidage public.

Bousculer les réticences

L'exemple des mises en page avec Tableaux est assez symptomatique également de cette "frilosité" du webmaster.

Bien qu'il ait été démontré par A+B que les tableaux ne sont pas fait pour la mise en page et qu'ils posent des problèmes importants (pour les liens, je vous invite à consulter Google tant ils sont nombreux), le débat reste toujours très tendu entre l'anciene école et la nouvelle vague.

C'est drôle, une fois qu'on apprend les choses, on arrive à les appliquer.
Dommage aujourd'hui que tout le monde veuille que tout arrive sur un plateau d'argent en quelques secondes... mais bon, ce doit être l'ère d'internet qui veut ça.

Si l'objectif est d'obtenir la somme de deux nombres, je dois commencer par apprendre le principe des additions, des retenues, etc...
Internet et les langages web c'est pareil, c'est comme tout, il faut commencer par apprendre... où alors utiliser une calculatrice (mais si elle se trompe, je ne saurai pas pourquoi, ni où, ni comment faire pour avoir le bon résultat sans recommencer depuis le début)

Lorsque l'on apprend à faire du vélo, on tombe souvent au début, et souvent on perd sa motivation au fur et à mesure que les genoux bleuissent ou que les plaies s'ouvrent... c'est normal : le vélo a ses règles qui diffèrent de la marche à pied, il faut procéder différemment, il faut penser autrement.

Il y a donc des gens qui n'apprennent jamais à faire du vélo, malgré ses avantages par rapport à la marche à pied.

Sur ce point, je cite une très bonne vue d'ensemble de Fabrice Bonny :

Le vrai problème du passage de l'antique mise en page tableau + gifs transparents au tout CSS n'est pas technique, il tient de l'affectif, de la peur, de l'habitude. Quand pendant des années, vous avez colorié dans des cases et que l'on vous donne tout à coup une page blanche, un vertige s'empare de votre cerveau. Laissez-le passer. L'excitation d'être enfin libéré de ces contraintes et d'avoir un monde à découvrir et parfois inventer devrait logiquement reprendre le dessus.

La mise en page par tableaux n'est pas mauvaise en soi et ses utilisateurs ne sont pas (encore) incompétents ou dépassés. Cette période se termine, voila tout. Nos métiers évoluent et c'est tant mieux. Profitons du fait que le W3C est ouvert et propose de discuter les normes à venir pour demander ce dont nous avons besoin et faisons ensemble l'internet de demain, qui était celui des débuts: ouvert, accessible, interopérable, en un mot libre.

Idées reçues

Les habitudes et réticences sont difficiles à bousculer, mais il est souvent pire d'essayer de changer des idées reçues.

J'ai essayé les div 5 minutes, ça ne marche pas partout, donc je retourne a mes tableaux lisibles eux sur toutes les plateformes.

Cet a priori, évidemment faux (un tableaux peut s'afficher de façon catastrophique sur certains navigateurs, notamment les plages brailles), est solidement ancré dans les moeurs et difficile à faire évoluer.

Autre idée reçue, celle de la "rigidité" des DIV :

Je me suis dis pourquoi pas, que je mette des table ou des div pour moi c'est pareil. Sauf qu'avec les tableaux je peux travailler en % et , si j'ai bien compris, il me faut travailler avec une taille de bloc (calque ou je ne sais quoi) fixée en px dans la méthode détaillée. Ce qui ne m'intéresse pas.

Là on se heurte à la mauvaise réputation des Positions Absolues, largement (et mal) utilisées par les logiciels automatiques comme Dreamweaver.

A ces arguments, il convient de répondre que les DIV sont justement faits pour avoir des designs parfaitement fluides. Leur taille et position peut s'exprimer en px, em, %, pt, ex, etc... bref : tout ce qu'il y'a de plus fluide.

Un dernier pour la route :

Quand on débute en xhtml, c'est plus long, c'est pas comme en html où tu dessines des tableaux et le design de ton site est fait en 15 secondes....

Je vous épargne l'idée reçue qui veut que "HTML=tableaux" et "XHTML=div" ;)

J'avoue que les gens qui tripatouillent des tableaux de design en 15 secondes m'épatent ! Il faudrait qu'ils m'expliquent un jour.

Pour faire deux zones dans une page, il me faut en tableaux 1 balise <table>, 1 balise <tr> et deux balises <td> si mes souvenirs sont bons... et encore, je suis obligé d'avoir mes deux zones l'une à côté de l'autre.

En div, il me faut... deux div ! (et je peux les placer où je veux dans le document).

Donc là où les gens voient une équivalence et un gain de temps avec les tableaux... moi je vois simplement le double de balises et une structure plus rigide et plus complexe en tableaux.

J'ose à peine imaginer ces tableaux avec des rowspan, colspan, spacer.gif et cellules imbriquées partout.... 15 secondes dites-vous ?

Oui, je peux le faire en 15 sec, mais pas avec des tableaux

La peur de la nouveauté, la peur de remettre ses acquis en question : vaste sujet...

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